Vous ne voulez plus de moi.
Je le sais bien vous avez peur de moi. Vous vous êtes réfugiés dans votre mental et dans vos pensées car être avec moi, ça vous effraie. Je suis votre cœur, celui qui pleure, ce cœur d’enfant seul et abandonné.
Je suis celui dont personne ne veut parce qu’il dit la vérité, je suis celui qu’on renie car il oser aimer, je suis le pestiféré de ce monde.
Je me sens seul et je veux vous le crier, comme vous m’avez abandonné ! mais qu’ai-je fais… ? Je ne comprends pas moi, je pensais qu’on aimait les choses comme moi, je pensais qu’on aimait rire, jouer, chanter et s’amuser.
Vous ne me prenez que quand ça vous arrange, vous voulez bien de moi pour aimer et vous sentir vivant mais lorsque je saigne ou pleure alors vous m’enfermez dans une cage pour vous éloigner vous-même de votre douleur et moi je pleure…je pleure, on me laisse seul, on m’utilise comme un vulgaire objet et ensuite on me jette.
On me montre à tout le monde, on me sort, on m’expose, on me prend en photo lorsque je suis heureux et lorsque je souris, et puis on me fuit, on me dit que je fais honte lorsque je suis en colère, effrayé ou blessé.
Alors on court, on s’en va très loin de moi, on m’oublie et on se réfugie chez les amis, chez ceux qui font qu’on ne me ressent plus, alors vous fuyez pour vous cacher dans vos pensées.
Je voulais vous dire à quel point, malgré vos actes parfois durs, et blessants envers moi, malgré tout ça, je voulais vous dire à quel point je vous aime et comme je manque de vous, comme je me sens seul, vulnérable comme j’aimerais qu’on me prenne dans les bras.
Je voudrais vous dire mon incompréhension innocente, de n’être que moi-même et d’être rejeté pour ça. Il est dans ma nature de vous offrir la joie comme la tristesse, la paix comme la colère, c’est à ça que je sers.
Je ne comprends pas moi, quand on me laisse sur le bord de la route pour avoir simplement été qui je suis.
Je ne comprends pas pourquoi certaines facettes de moi vous attire et que d’autres vous font fuir… j’aimerais que vous m’expliquiez ce qui cloche chez moi… j’aimerais qu’on arrête de me faire croire qu’il faut que je change. J’aimerais vous dire comme j’aime, et comme je suis simple.
Parfois je me sens si petit que je voudrais m’excuser auprès de vous pour le simple fait d’exister.
Parfois je me demande ce que je fais là, j’ai l’impression que dans vos vies vous n’avez plus besoin de moi.
On vous dit quoi faire et quoi penser, vous êtes entourés d’un tas d’objets et moi, je ne sers pas ou alors très peu. Je sers tellement peu que je finis par me dire que vous n’avez vraiment pas besoin de moi pour être heureux et que je vous rends davantage malheureux.
Je suis ce cœur qui se meurt, je suis ce cœur qui dit sa douleur, je suis ce cœur qu’on a abandonné à l’intérieur, je suis ce cœur qui fait honte, et qui fait peur. Je suis ce cœur qui se meurt.
Je voudrais m’excuser d’exister, j’ai la sensation que c’est de moi que viennent tous vos tracas. Je me sens si nul…je me réfugie dans ma bulle, la seule qu’il me reste pour pouvoir faire mon minimum vital.
Je bats jours après jours et je ne sers plus qu’à ça.
Je fais de mon mieux pour vous rendre heureux, je m’agite pour réguler ce que vous ne voulez pas gérer, je manie les afflux d’émotions, je jongle et j’harmonise comme je peux pour vous aider à vivre au mieux.
J’aimerais qu’on me dise, à quoi je sers aujourd’hui ? Quelle est ma place ?
J'aimerais vous dire comme vous me manquez, comme j’aimerais passer ne serait-ce qu’un petit instant à vos côtés, j’aimerais être aussi attirant que vos pensées.
J’aimerais savoir qu’au moins vous m’entendez…