Faut-il s’oublier pour exister vraiment ?
- Elise Frenchplume
- 1 juin 2022
- 2 min de lecture
Avancer sans repères, c’est parfois la plus grande preuve de vie.

Il faut vivre avec une certaine constance tout en ayant pas celle d’être « soi ».
Comment fait-on cela ?
Comment peut-on mener une existence en cohérence tout en ne collant pas à nos identifications du « moi » ?
Je ne sais pas comment on fait. Toujours est il que, pour moi, ça sonne comme un appel. Une envie sauvage de suivre le cours de la nature, elle qui sait perpétuellement changer pour se renouveler et qui en même temps ne change jamais vraiment.
Être fidèle à sa nature, n’est-ce pas, justement, être fidèle au changement ?
La constance se trouve précisément dans l’impermanence.
C’est la seule chose qui vaille et nous rende heureux. Heureux que nous sommes de nos dépouillés de nos faux semblants. Heureux d’être nus face à l’inconnu, heureux et fiers de n’avoir aucun repère.
Allant et demeurant en proie à une forme d’incertitude qui se forme d’aventure et d’exploration.
Qu’aurions-nous donc bien à vivre si cela ne s’inscrivait pas dans une forme inexplorée de qui nous sommes ?
Nous ne pouvons nous résoudre à vivre enfermés. Pas plus que nous ne pouvons condamner nos âmes à demeurer éternellement dans le faux semblant. Le connu est connu car il est expérimenté.
Que reste-t-il donc à ces êtres qui ne découvrent plus rien d’autre qu’un monde de certitudes ?
N'est-ce pas là que germe la sclérose de l’existence et la condamnation de l’âme humaine ?
S’enfermer pour se protéger.
Et bientôt la protection se fera prison. Viendra alors l’impossible décision : resté condamné par sa rigidité, ou se libérer en osant à nouveau expérimenter ?
C’est en cela mes amis, que nous sommes mortels. Par le fait de ne plus oser avancer.
Par l’incapacité croissante, avec l’âge, de vieillir SANS certitudes. Par l’absence de renouveau et surtout, oui surtout, par une envie folle d’exister à travers les expériences du passé. Ne laissant alors plus aucune place ni aucun espace aux lettres du renouveau. Attendant patiemment que la surprise s’infiltre dans le carcan quotidien, bien solide, fait d’idées préconçues. Le plus dur pour vivre c’est d’oublier. Oublier qui on a été, oublier qui on est et ce que l’on pourrait être. Ceci afin de plonger pleinement et entièrement dans ce qu’on pourrait appeler les vagues de l’existence.
Des artifices non singuliers qui viendraient s’échouer contre la roche de la vie.
Laissez donc se briser vos certitudes et empoignez dès à présent l’oubli de qui vous pensez être afin de découvrir de nouvelles façons de voir les choses. Vous n’êtes qu’à un pas de votre meilleure existence. Celle qui ne s’embarrasse de rien et qui embrasse tout. Allez donc et amusez-vous.
Qu’il en soit ainsi.
Intuitivement,
Elise,
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